La carrière historique de Gresswiller, est l’une des carrières d’extraction des grès exploitées lors de la construction et des premières restaurations de la cathédrale de Strasbourg.

Quels types de grès utilisés pour la construction de l’édifice ?

Le grès à meules est le principal matériau utilisé dans la construction de la cathédrale de Strasbourg. Ce grès argilo-siliceux, à grains fins provient du Buntsandstein supérieur. Il est apprécié en taille de pierre et en sculpture pour la finesse de ses grains. Sa palette de couleurs, varie du rouge au jaune.
Le grès vosgien, caractérisé par sa couleur rose dominante et sa texture à gros grains, provient du Buntsandstein moyen. Il a surtout été utilisé pour la construction de la cathédrale ottonienne et la crypte romane.

L’ancienne carrière de Gresswiller

La carrière de Gresswiller, exploitée à partir de la fin du XVe siècle et achetée en 1516 par la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame a sans doute fourni du grès à meule pour la construction des chapelles de la cathédrale et les premières restaurations, à l’instar de celle de Brechlingen.

Plusieurs fronts de taille encore visibles révèlent les méthodes de travail des carriers. Après avoir dégagé la couche végétale et la partie supérieure des bans de grès inexploitables (pour la taille de pierre et la sculpture), ils retiraient un volume minimum autour du bloc à extraire. Pour détacher les blocs aux dimensions souhaitées, ils utilisaient des techniques comme les trous de mines ou les coins à fendre. Les aspects de taille des outils tels que le deux-pics, sans doute avec un manche plus long et rond que l’outil des tailleurs de pierre, sont toujours observables.

Le site est ponctué de bornes datées et gravées de la marque de la Fondation qui identifient les parcelles autrefois détenues par la Fondation.

Une plongée dans le passé géologique et un paysage façonné par l’exploitation

La carrière offre également une fenêtre sur la formation des grès à Voltzia (Buntsandstein supérieur – 250 millions d’années). Les différentes couches géologiques, les lits du grès, les poches d’argile et les sédiments alluvionnaires, permettent de remonter dans le temps.

Les déchets d’extraction, constitués de morceaux de grès inutilisables, ont formé des vallonnements artificiels désormais recouverts de végétation. Ces collines abritent aujourd’hui une riche biodiversité, avec notamment des chênes plus que centenaire et des châtaigniers.

La carrière de Gresswiller est bien plus qu’un simple site d’extraction : c’est un lieu où se croisent histoire, géologie, et patrimoine. Ce site raconte l’histoire des carriers, met en lumière les techniques anciennes, et offre de nouvelles pistes d’études pluridisciplinaires entre géologues, artisan·es, historien·nes de l’art, architectes et conservateur·trices.

Accompagnement scientifique :

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